Esport : Airbus la fabrique à championnes du monde!

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C’est en décembre 2017 que le géant aéronautique Airbus a fait ses premiers pas dans l’esport en sponsorisant une équipe League of Legends. J’ai pu découvrir et interviewer cette équipe début janvier lors du Boxers Esport Day organisé par l’équipe de hockey sur glace bordelaise.

Boxers Esport Day : j’ai rencontré OOB la team esport féminine d’Airbus

Début janvier 2020 j’étais invitée par les Boxers de Bordeaux dans le cadre de leur événement Boxers Esport Day. J’ai eu l’occasion d’échanger pour la première fois avec une équipe esportive professionnelle, la team Out of The Blue (OOB Team) sponsorisée par le géant Airbus. Et depuis les interviews vidéos présentes sur cet article il s’en est passé des choses! En février 2020 la team OOB a été sacrée championne du monde au GirlGamer de Dubaï. 

https://twitter.com/oob_team/status/1231290786274316288

Un parcours exemplaire pour les joueuses de Steve (Etienne Michels) qui se positionnent à l’international après 2 titres de Championnes d’Europe. OOB s’est imposée comme la meilleure équipe féminine d’Europe puis du monde sur League of Legends!

On s’accordera à dire qu’il n’est pas si habituel de croiser des équipes féminines d’esport. Du coup j’en ai profité pour interviewer 2 joueuses et leur coach sur leurs parcours. 

Etre esportive en 2020 : rencontre avec Shiny, Freyja et leur coach Steve

Comme le souligne Laure « Shiny », elle s’est considérée comme esportive professionnelle quand elle a pu rejoindre la team d’Airbus en 2017. Cela a d’ailleurs changé sa vision du jeu avec une volonté de toujours plus progresser pour répondre aux attentes de son sponsor et donner le meilleur d’elle-même « On a des responsabilités auprès d’un sponsor« .

Pour Shiny, le fort développement du jeu Fortinite auprès du grand public a donné un vrai coup de boost à la pratique de l’esport : « Fortnite a complètement explosé l’année dernière. Il y a de plus en plus de gens qui connaissent l’esport qui savent qu’il y a des compétitions. »

La pratique féminine de l’esport a pour elle commencé à se développer en 2015 avec l’ESWC. A l’heure actuelle il y a encore beaucoup à faire « toutes les équipes ne sont pas 100% professionnelles » mais « il y a une notion de professionnalisation, de sérieux en terme d’image« .

L’arrivée de structures comme Airbus aide beaucoup au développement de la pratique féminine de l’esport car cela représente bien évidemment un coût de se déplacer pour participer à des tournois et acheter du matériel performant : « Tout ça ça a commencé à se populariser un peu plus, l’accès a été facilité notamment par l’arrivée des structures donc les joueuses ont aussi les moyens de se déplacer dans d’autres pays pour participer à d’autres compétitions féminines. Ce qui n’était pas forcément le cas avant. Devoir se déplacer internationalement c’est un coût et c’est pas forcément rentable.« 

Etienne Michels de son pseudo « Steve » est un ancien joueur professionnel d’esport passé par plusieurs clubs de football professionnels (PSG, FC Schalke 04) avant de rejoindre l’OOB Team en tant que coach de l’équipe Out of the Blue d’Airbus. Pour lui l’arrivée des clubs de football dans l’esport a permis de développer l’intérêt envers la pratique.

Comme l’indique Steve, l’arrivée d’Airbus a permis « aux joueuses de pouvoir vivre de leur passion, pouvoir s’entraîner à fond comme elles le veulent et l’accompagnement d’un coach« 

Naïma, « Freyja » de son pseudo confirme : « ça nous donne les ressources pour pouvoir nous investir à fond et ne pas avoir à nous occuper d’autre chose que de jouer et de progresser« . Et effectivement cela fonctionne! Les joueuses de Steve viennent de décrocher le titre de championnes du monde!

En ce qui concerne l’évolution de la pratique féminine, Freyja souligne le manque de communication, un monde assez fermé avec très peu de joueuses à ses débuts. En voyant le projet d’Airbus, la joueuse a vu « l’opportunité d’intervenir en tant que modèle, avoir toutes les ressources pour montrer que c’est possible d’avoir un bon niveau, d’être une fille et même après jouer en mixte ». Elle souligne l’importance de l’arrivée des structures qui aident plus généralement au développement de la pratique : « Le fait qu’on ait beaucoup progressé a poussé les autres équipes à progresser. Beaucoup de filles sont à haut niveau maintenant« 

Et si le monde du sport apprenait de celui de l’esport? 

Il y a 3 ans j’avais assisté à l’ESWC Bordeaux où j’avais pu découvrir le monde de l’esport. 

C’était une première pour moi et je découvrais un monde avec ses codes mais finalement pas si éloigné du monde du sport auquel on le compare tant : des athlètes qui s’entraînent, progressent et évoluent en équipes avec un même objectif : la victoire. Pas sur un terrain mais sur un écran.  Mais après tout une victoire c’est une victoire! 

Comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessus, le community manager de la Team OOB a su faire preuve de créativité lors du Girl Gamer de Dubai pour créer de l’engagement autour de la compétition sur les réseaux sociaux.

Certes il n’y a pas une dimension aussi physique que dans le sport mais la concentration nécessite une telle dimension qu’on ne peut pas nier les efforts psychologiques. Et puis rester assis pendant des heures dans un fauteuil concentré sur son PC c’est quand même sportif! 

On retrouve aussi une communauté de fans très actifs sur les réseaux sociaux mais qui se déplacent aussi en nombre pour remplir les salles lors des tournois esportifs. Et quand on y réfléchit bien, après tout, est ce que les clubs n’auraient pas à apprendre quelque chose de ces communautés esport qui, elles, sont très engagées sur les réseaux sociaux mais surtout font l’effort de se déplacer pour soutenir leurs teams ? Comment remplir un stade? Peut-être que la solution à la problématique principale des clubs sportifs de haut niveau se trouve dans ce monde parallèle qui génère un business incroyable et capte la génération Z et les Millenials, ces cibles après lesquelles les clubs professionnels courent. 

L’influence marketing est aussi un acteur du développement de la pratique. Ils sont nombreux les influenceurs autour du gaming et de l’esport sur le web. La puissance du réseau social Twitch et la notoriété incroyable de Fortnite ont contribué à développer la pratique. 

Dans tous les cas le club de Hockey professionnel des Boxers de Bordeaux l’a compris : l’esport c’est pas seulement le futur, c’est déjà le présent ! En organisant le Boxers Esport Day début janvier, le club a voulu rassembler sa communauté sportive, celle du gaming et celle de l’esport. Plutôt que lancer sa propre team, le club bordelais a fait le pari de lancer un événement. On connaît la créativité des Boxers de Bordeaux en terme de fan expérience et cette journée dédiée à l’esport l’a bien démontré ! 

Au programme : 

  • Des tournois entre gamers amateurs
  • Des challenges pour affronter des sportifs professionnels, esportifs et influenceurs
  • Des zones multi-jeux 

FORTNITE – SUPER SMASH BROS – ROCKET LEAGUE – LEAGUE OF LEGENDS – MARIO KART 8 DELUXE – JUST DANCE – FIFA 20 – NHL 20 – TEAM FIGHT – GAGNG BEASTS.

  • Un espace Meet and Greet pour rencontrer les esportifs professionnels et influenceurs.
  • Des stands partenaires
  • Des Show Match avec démonstrations réalisées par les meilleurs esportifs Français
  • Des conférences sur les sujets liés à l’Esport.

A l’occasion de ces conférences j’ai pu interviewer l’ancien Rugbyman Français Emile Ntamack qui soutient l’OOB Team et reconnaît les efforts et le travail consentis par les esportifs et esportives pour réussir à l’image des rugbyman et rugbywomen formés au Stade Toulousain Rugby. 

C’est par curiosité et désir de découvrir un nouveau monde que l’ancien rugbyman du XV de France a souhaité participer à cet évènement :

« Avec pratiquement 500 licenciés au Stade Toulousain Rugby  avec des garçons et des filles qui viennent s’inscrire pour jouer au rugby mais qui sont aussi à la maison comme n’importe quel jeune de leur âge ou moins jeunes attirés vers le jeu vidéo.  On a aussi une responsabilité par rapport à ça de pouvoir communiquer leur donner des informations les plus pertinentes possibles par rapport à ce qu’est le monde du jeu vidéo. Je pense que la meilleure des choses c’était d’y être confronté et de comprendre un petit peu comment ça fonctionne, les tenants et les aboutissants et voir si les garçons et les filles pouvaient espérer un devenir dans ce monde-là. Je découvre des métiers et beaucoup de choses liées à l’univers numérique et digital que représente l’esport.« 

A la question habituelle posée « Est ce que l’esport est du sport? » voici la réponse de l’ancien international français :

« Oui, c’est du sport. Encore une fois le sport, ce n’est pas seulement transpirer. Est-ce que les échecs c’est un sport? Quelque part c’est une notion stratégique, c’est une notion de calcul, c’est une notion de développement de métabolisme et de préparation. C’est les mêmes pour tous et les mêmes ingrédients. Donc l’esport, oui, dans la préparation dans le travail, la concertation, l’analyse et la récupération. Et l’utilisation des outils pour être le mieux possible. On va chercher la performance. À partir du moment où on cherche une performance quelque part ça devient dans le monde de l’exigence. Donc à travers ça on peut considérer que l’esport est un travail aussi au même titre que l’esport. » 

Marque employeur, féminisation des postes et esport féminin : pourquoi le géant Airbus s’est lancé dans l’esport 

A l’occasion de la conférence organisée par les Boxers de Bordeaux, Sebastien Castric, responsable du projet esport chez Airbus, a pris le temps d’expliquer les raisons de cette initiative d’Airbus d’accompagner une équipe féminine esport.

RH et marque employeur

L’une des premières raisons qui apparaît est d’ordre RH : Il est compliqué pour une entreprise comme Airbus de recruter certains types de profils. Investir dans l’esport permet ainsi de se positionner auprès de profils doués en numériques, profils féminins et de faire découvrir de nouveaux métiers.

La croissance phénoménale de l’esport

Comme l’explique Sébastien Castric, avant de se lancer dans l’esport il est essentiel de maîtriser ses codes. Une marque non endémique (qui n’a pas de rapport direct avec l’esport) qui souhaite utiliser l’esport comme vecteur de communication pour toucher les Millenials doit faire appel à des experts du sujet pour réussir.

https://twitter.com/championsdudigi/status/1215945177715630081

Et l’esport par sa nature numérique peut s’appuyer sur des communautés très engagées avec des codes particuliers.

L’équipe OOB Team a su rapidement créer une communauté engagée et sait utiliser les réseaux sociaux et communiquer pour attirer l’attention de son public à l’image de cette vidéo composée de memes postée juste après la victoire en finale et avant de soulever le titre :

https://twitter.com/oob_team/status/1231242655549530112

Photo de couverture : Twitter @oob_team

Un grand merci à la Team OOB d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et bravo pour leur titre de championnes du monde! Félicitations aussi aux équipes des Boxers de Bordeaux pour cette superbe initiative de créer le Boxers Esport Day, un évènement dédié à l’esport.

L'auteur de cet article

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