Dordogne Football Clash : cette initiative du District de Dordogne fait le buzz !

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Découvrez comment le District de Dordogne de Football est passé en moins de 2 mois de 1600 à plus de 4000 fans sur Facebook sans dépenser 1€ ! Et tout cela grâce à une idée ingénieuse ! Voici donc l’interview de celui qui a eu cette idée incroyable : Johann Alberny, Directeur du District de Foot de Dordogne. Entretien. 

Bonjour Johann, peux-tu nous présenter ton parcours et tes missions au district de Dordogne?

Je m’appelle Johann ALBERNY et j’ai 33 ans. Je suis Directeur administratif du District depuis 2011 et fan de sport et d’évènements sportifs en général. De tout ce qui touche à Toulouse (c’est compliqué sur le plan footballistique en ce moment…).

Au niveau de mon parcours, j’ai tout d’abord suivi une Licence IUP métiers du Sport avant de rentrer à l’IAE de TOULOUSE pour un Master en Management des organisations sportives et touristiques. Un parcours qui m’a rapidement permis de prendre de l’expérience avec différentes immersions en milieu professionnel. A côté de cela, j’ai poursuivi un Master en STAPS en double cursus.

Mes missions contractuelles s’articulent essentiellement sur le fonctionnement du service administratif du District (traitement des compétitions, charnière entre salariés et bénévoles, suivi des divers dossiers, conseil en termes de réglementation…). Les décisions sportives sont en revanche prises par les élus et/ou les commissions. Passionné de communication et d’événementiel, je m’occupe aussi de développer certains événements du District et d’en obtenir (Tour Elite UEFA, Matchs internationaux, finales de championnat de France…) . La communication générale également.

Le manque de temps rend complexe l’efficacité sur l’ensemble car il faut enfin superviser le fonctionnement du centre technique à Marsac sur l’Isle.

Combien de personnes travaillent au département communication ?

Le département communication est un bien grand mot ! La commission regroupe 4 personnes (David Dupont, Bernard Lagarde, Eric Lacour et moi-même).

Depuis peu, nous avons Corentin FRACHET en stage de community manager au District. Cela nous permet enfin de mettre en place certains projets dans les cartons depuis un certain temps. Pour l’instant, c’est surtout un petit groupe où nous cherchons des idées neuves à développer. Pour l’exploitation et la mise en œuvre, ce sont surtout les salariés.

Un vrai poste de community manager permettrait de répondre à ces besoins et surtout de lancer et animer tous les projets dans les cartons.

Le budget n’est malheureusement pas extensible.

Quelles sont les missions du District et quels sont ses enjeux en terme de digital ?

Le District reste une association Loi 1901 avec l’objectif d’organiser et développer la pratique du football sous toutes ses formes sur le territoire de la Dordogne. Cela comprend donc des objectifs à atteindre mais aussi l’organisation des moyens que l’on met en place pour atteindre de ces mêmes objectifs. Cela va du traitement des compétitions en passant par les actions techniques jusqu’à la promotion du football.

Le digital commence à prendre de plus en plus de poids. Il nous permet de nous adresser à nos licenciés et nos jeunes licenciés. Plus seulement aux dirigeants comme cela était le cas il y a quelques décennies.

C’est le football total mais 2.0 !!!

Il faut néanmoins rester modeste car nous n’avons pas les moyens d’un grand club professionnel ou d’une grande structure sportive même si aujourd’hui Internet facilite l’adaptation d’un modèle à une échelle locale. De plus, nous n’avons pas la même relation avec nos adhérents que peut avoir un club avec ses licenciés. C’est vraiment sur ce point que le digital doit nous aider en tant que support pour créer une vraie communauté.

Nous sommes souvent perçus par le prisme de la commission de discipline, de la sanction et de la répression. En tant que joueur, j’avais aussi cette image-là. Le District est une grosse machine, parfois lourde à activer mais ce n’est pas que ça. Les sanctions existeront toujours mais à nous de nous faire connaître autrement.

 

Peux-tu nous parler du concept Dordogne Football Club ?

Le Dordogne Football Club ou le DFC (pour les intimes), prend justement sa source dans notre souhait de casser notre image. A travers ce site internet, nous souhaitons créer une véritable communauté d’échange avec nos clubs.

Un peu comme les forums d’il y a quelques années mais de manière plus fun et décontractée. A mon arrivée au District j’avais lancé un magazine en ligne très chronophage avec la difficulté d’aller chercher des informations.

J’ai proposé à la commission communication de faire une déclinaison via un blog en ligne nommé le Dordogne Football Club qui pourrait se baser sur une ligne éditoriale presque humoristique

David DUPONT a rebondi sur l’idée pour proposer une plateforme où les clubs pourraient, via un ambassadeur DFC désigné, poster des articles, photos marrantes d’une soirée au club house ou anecdotes de la vie du club via une interface dédiée. En résumé, un site périgourdin qui transpire le football de District !!

Le tout sera classé dans différente rubriques. Tout est déjà en place sur la plan fonctionnel. Il nous manquait une personne ressource pour le lancer et l’animer. On l’a. Il ne reste plus que le contenu. Les clubs peuvent déjà s’inscrire depuis le début d’année : http://dordogne-football-club.fr/

Le championnat des clubs Dordogne Football Clash suscite un engagement jamais vu sur Facebook. Un vrai exemple à suivre? Peux-tu nous en parler? Comment t’es venue l’idée?

Je pensais que la mayonnaise prendrait rapidement mais honnêtement pas à ce point. Il y a des jours où certains posts ont dépassé plus de 30 000 personnes atteintes sur notre compte Facebook @DistrictFoot24. J’en profite pour faire de la pub (rires) !

Pour nous, de telles statistiques sont tout simplement monstrueuses et l’affluence en termes de mention « J’aime » a fait exploser notre compteur.

En un mois, ce sont plus de 2 000 personnes supplémentaires qui nous suivent!

Nous étions à seulement 1 600 followers avant le départ de la compétition. L’idée m’est venue l’année dernière mais je n’avais pas vraiment le temps de lancer le concept et de le mettre en place. Je cherchais un moyen de mobiliser plus de monde sur notre page Facebook tout en respectant la ligne conductrice du Dordogne Football Club (qui était déjà actée sur le principe). Je voulais quelque chose de nouveau et fun qui mobilise vraiment les licenciés des clubs.

J’ai commencé à mettre sur brouillon plusieurs idées en reprenant le principe de certains posts que l’on trouve sur des pages Facebook du style : « Un cœur pour soutenir un tel. Un j’aime pour soutenir un autre »

Puis, je suis retombé sur l’Opération de la Coupe de France où les internautes peuvent voter pour que leur Ligue puis un club de leur Ligue accueille un match télévisé de coupe de France. Dans certaines régions, cette opération suscite l’euphorie dans les clubs. Certains clubs n’hésitent plus à se déplacer dans les bars, les restaurants ou dans les galeries commerciales le samedi pour faire voter les gens.

Je me suis dit, c’est cet esprit et cet engouement qu’il fallait retrouver. J’ai fait un mix des deux en l’appliquant au modèle de compétition qui plaît le plus : la coupe. Il restait à trouver un nom. Un soir, tard dans un établissement, j’en discute avec des fans de jeux vidéos. Et là, l’un d’eux me sort, en gros c’est un « clash royal » pour les clubs présents sur Facebook.

Il était 2 h du matin. Je tenais le nom du Dordogne Football Clash!

Une compétition qui marquerait l’histoire ! (rires)

A quelques heures des quarts de finale, je peux déjà dire que nous recevons pas mal de messages pour nous féliciter du principe et du vent de fraicheur que cela renvoie. Il y a bien sûr les éternels insatisfaits qui trouvent toujours à redire mais je suis heureux d’avoir pu monter un projet qui permettent à certains de critiquer de nouvelles choses (rires).

Je pense que pour un comité c’est un bon moyen de mobiliser du monde autour d’une structure associative et on réfléchit déjà à de nouveaux projets. Mais une chose est sûre, le Dordogne Football Clash sera reconduit la saison prochaine. Et avec des partenaires plus nombreux puisque l’engouement suscité a attiré l’œil de plusieurs entreprises. Il y aura des discussions cruciales prochainement pour augmenter les dotations en direction des clubs.

Sur quels réseaux sociaux est présent le district et quels types de contenus sont partagés sur chaque réseau?

Nous sommes présents sur Facebook depuis presque deux ans en tant que District de Dordogne. Auparavant, nous animions une page commune avec la Ligue et les autres Districts. Il étaient tant de prendre notre envol !

Nous nous sommes ensuite tournés sur Twitter pour adopter un ton plus décalé. Parfait pour le DFC là aussi. Et depuis un mois nous avons activé un compte Instagram. A tester avec la fin de saison mais je pense que ce sera porteur.

 

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut faire carrière dans le secteur du sport?

De se donner les moyens d’y croire. En regardant uniquement l’aspect gestionnaire d’une structure sportive, cela reste bien souvent des « niches » avec des postes difficiles à atteindre. La passion du sport n’est pas un argument pour être convaincant. Je suis surement déjà vieux jeu, mais j’ai d’abord appris à manager une structure, à construire un événement avant de me surspécialiser pour le monde du sport.

Je crois qu’il ne faut pas avoir peur de se créer sa propre expérience pour se faire connaître et sortir du lot.

Le digital permet aujourd’hui, d’élargir ce spectre d’offre professionnel et d’offrir de nouvelles perspectives. Surtout que les nouvelles générations naissent avec cela. C’est devenu un réflexe d’aller chercher et interagir avec son club de cette manière. 

Pour finir c’est quoi pour toi un champion? (référence au nom du blog championsdudigital.fr )

Un bon sujet de philo pour les étudiants en STAPS (rires) ! Pour moi, c’est celui qui va être capable de se remettre en question systématiquement. De toujours chercher comment s’améliorer. Qui va regarder le moindre détails et qui ne va laisser qu’une infime part au hasard. Il y a d’ailleurs une phrase que j’apprécie énormément et que j’utilise systématiquement dans l’organisation d’un évènement : « La chance, c’est la préparation qui rencontre l’opportunité ». A partir de là !

Après peu importe qu’il soit grande-gueule, discret, donateur pour une grande cause ou qu’il fasse une faute d’orthographe sur Twitter. 

 

Un grand merci à Johann d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Un vrai exemple à suivre d’un professionnel polyvalent dans ses missions autour du sport mais qui continue à être innovant et créatif malgré un budget et des ressources humaines qui ne sont pas ceux d’un club professionnel Bravo ! 

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L'auteur de cet article

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